Après avoir suspendu les activités des partis politiques dans le but de les rayer du système, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta veut mettre en place un "dialogue pour la paix et la réconciliation" dans le pays. Pendant ce temps, un grand nombre de personnes sont en "insécurité alimentaire sévère" selon l’ONG américaine de défense des droits humains. On compte 7,5 millions de personnes dans cette situation (Mali, Niger et Burkina Faso réunis)

La date avait été annoncée : le 26 mars 2024 la transition dirigée par la junte devait prendre fin mais il semble bien que le colonel Assimi Goïta et son équipe ont une perte de mémoire. Plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile rappellent l’engagement pris en 2022 par les militaires. 

Après leur sortie déclarée "irréversible" de la Cédéao, le Mali avec le Niger et le Burkina-Faso décident de créer une force conjointe anti-djihadiste. Les trois pays sont parvenus "à élaborer un concept opérationnel qui permettra d’atteindre les objectifs en matière de défense et de sécurité". La prochaine étape est déjà annoncée: la création d’une monnaie commune avec la sortie du franc CFA. En attendant, la Cédéao lève ses sanctions économiques contre le pays.

Le gouvernement malien a proclamé la fin de l’accord d’Alger "avec effet immédiat". La fin de la bonne intelligence avait déjà été annoncée en 2023 lors des hostilités entre les groupes indépendantistes du Nord et l’armée malienne. En début d’année, le chef de la junte avait déjà déclaré la mise en place "d’un dialogue inter-malien" ce qui tout naturellement annulait une médiation internationale. Le Mali veut non seulement ignorer la France mais aussi l’Algérie avec qui elle partage une frontière de 1329 kms. Les problèmes sont loin d’être réglés !

La mission de l’Onu a fait ses bagages début décembre après dix ans de présence au Mali.

Les renseignements russes mettent la main sur l’héritage Wagner.

Les djihadistes continuent leurs massacres.

Alger se brouille avec Bamako.

Les séparatistes touareg ne veulent pas entendre parler d’un dialogue pour la paix et la réconciliation proposé par le chef de la junte.

Le père Ha-Jo était conscient des risques sécuritaires qu’il encourait en continuant à travailler au Mali, mais il a persisté, poussé par le désir d’améliorer la situation du pays dans son ensemble et de rester avec sa petite communauté chrétienne...

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La Mission des Nations unies a quitté sous la menace et sous l’injonction de la junte le camp de Kidal en direction de Gao. Le convoi des véhicules blancs a laissé la place libre à la rébellion séparatiste alors que Bamako à pour but de restaurer la souveraineté territoriale malgré la dégradation sécuritaire. La Minusma a rejoint la ville du nord qui est environ à 350 kms sans soutien aérien, les autorités maliennes n’ayant pas donné l’autorisation de vol. Sur le trajet huit casques bleus ont été gravement blessés par un engin explosif. L’ONU vient pour rassurer mais repart dans l’insécurité…

L'insécurité règne et les affrontements sont considérables dans tout le pays. Début septembre dans le Nord, deux attaques des groupes armés combattant l'Etat central font 64 morts. Les accrochages se multiplient et les acteurs sont de plus en plus nombreux. Depuis deux mois Tombouctou est sous blocus par le groupe de soutien à l'islam et aux musulmans. Les Touaregs qui avaient signé un accord de paix avec Bamako sont appelés à "contribuer à l'effort de guerre" contre la junte. La ville-clé de garnison de Bourem a été assaillie et les affrontements se propagent. Et puis… les élections présidentielles qui devaient avoir lieu en Février 2024 "connaîtront un léger report" déclare le porte parole de la junte.

• Washington sanctionne trois hauts gradés maliens pour avoir aidé le groupe Wagner.

• Paris et Bamako suspendent réciproquement la délivrance de visas.

• L'armée malienne récupère une base près de Tombouctou, libérée par l'ONU (Minusma) "en raison de la dégradation des conditions de sécurité".

Sobrement intitulé « Rapport sur les évènements de Moura du 27 au 31 mars 2022 », le document de 41 pages, publié vendredi 12 mai par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, est une terrible mise en cause pour l’armée malienne et les paramilitaires russes de Wagner qui l’accompagnent, présentés ici comme des « personnels militaires étrangers »...

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• L’ONU met la pression sur la junte pour qu’elle rende plus rapidement le pouvoir aux civils.

• L’Allemagne confirme qu’elle se donne douze mois pour retirer ses troupes mais elle maintiendra son aide.

• Al-Qaida revendique l’attaque qui a tué le chef de cabinet du colonel Goïta président de la transition.

• Suite à une enquête, plus de neuf maliens sur dix disent avoir confiance en la Russie pour aider leur pays

Le Mali avec le Burkina Faso et la Guinée ont en commun qu’ils sont dirigés par des juntes militaires issues de coups d’Etat mais pas seulement. Ils demandent tous les trois, par une déclaration commune, à réintégrer la Cedeao et l’Union Africaine dont ils ont été suspendus pour ne pas avoir rapidement organisé des élections présidentielles. Leurs sollicitations mettent en avant la menace djihadiste et surtout qu’il vaut mieux être ensemble pour lutter contre ce fléau.

Après 6 mois de crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, les 46 soldats ivoiriens condamnés par la junte à vingt ans de prison ont été graciés et libérés le 7 janvier. Ils étaient accusés d’être des mercenaires d’Abidjan et plus précisément responsables de « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement, atteinte à la sureté de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre. » Il a suffit de la visite d’une délégation officielle ivoirienne pour que les deux pays « renforcent des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage ».

Selon les  Etats-Unis, il semblerait que la sécurité s’est considérablement dégradée au Mali depuis l’arrivée des mercenaires russes Wagner. La sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland, de retour d'une tournée dans le Sahel a fait état d'une augmentation d'environ 30% des actes terroristes au cours des six derniers mois. Bien entendu la junte au pouvoir ne voit pas les choses du même œil et déclare avoir inversé la tendance sécuritaire et chassé les groupes djihadistes.

Le discours du 1er ministre de la junte, le colonel Abdoulaye Maïga, ne fait pas l’unanimité, ni au Mali ni à l’assemblée générale des Nations unies. Il a fustigé successivement la France, la Minusma, le secrétaire général de l’ONU, la Cedeao et les présidents nigérien et ivoirien. Tout le monde en a pris pour son grade et ça manquait un peu de diplomatie ! "Les oreilles de bien des contempteurs étrangers des autorités de la transition ont sifflé" s’est exclamé le quotidien gouvernemental malien "L’Essor".

Comme dans d’autres pays les militaires maliens ont coupé les ponts avec la France et ses alliés européens pour écouter "Kalinka".

Après neuf ans de présence militaire, les derniers soldats français de l’opération « Barkhane » ont quitté le Mali alors que le sahel connaît une flambée de violences. Début août les djihadistes attaquaient Tessit (près des frontières du Burkina Faso et du Niger) et tuaient 42 soldats maliens. L’attaque a été la plus meurtrière depuis 2019. On peut penser que le Mali va ardemment confirmer sa coopération avec Moscou !

Plus de 130 civils ont été tués dans le centre du Mali lors d’attaques attribuées à des jihadistes affiliés à Al-Qaïda, un des pires massacres connus par le pays et le dernier en date d’une série de tueries en cours à travers le Sahel...

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Alors que les critiques, des imams, des syndicats, des organisations politiques et de l’armée se font entendre contre la junte, celle-ci a fixé à deux ans son retrait pour rendre le pouvoir aux civils. Cette annonce intervient deux jours après le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui avait imposé en début d’année de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières au Mali pour obliger la junte à présenter un calendrier de transition "acceptable". Un nouveau sommet devrait avoir lieu le 3 juillet afin de "continuer le dialogue" et parvenir à un accord…

Non seulement Bamako considère désormais la présence des militaires français et européens sur son sol comme illégale, mais la junte qui a déjà du mal avec la Cedeao invoque des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale » du pays afin de justifier sa dénonciation des accords de défense conclus avec Paris et d’autres partenaires. Le divorce est désormais scellé entre la France et le Mali. Le groupe Wagner est peut être passé par là…

Mali : Antonio Guterres appelle l’armée et ses « partenaires bilatéraux » à respecter les droits humains

Le secrétaire général de l’ONU vise implicitement les paramilitaires russes de la société Wagner, réputée proche du Kremlin.

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