Ça ira mieux demain! Il faut vivre d’espérance disent certains, c’est pourquoi le Liban reporte pour la troisième fois ses élections municipales. Les crises politiques et économiques se succèdent et les violences persistent. Beaucoup de libanais vivent des situations difficiles et compliquées, dont les causes sont multiples et historiques. 

Les agressions du Hezbollah contre Israël continuent dans le sud du pays et ont déjà fait 380 morts du côté libanais. On peut craindre l’escalade!

Au Liban comme dans les Territoires palestiniens, les catholiques célèbrent Pâques, ce dimanche 31 mars 2024. Pour les orthodoxes, les cérémonies auront lieu le 5 mai prochain. Mais la plus grande fête chrétienne, qui reste une tradition forte au Proche-Orient, est ternie par la guerre à Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de morts. Mais aussi par les combats dans le sud du Liban, bombardé par Israël, où au moins 68 civils ont été tués tandis que le Hezbollah frappe l’État hébreu. 

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Le Liban déjà très affaibli sur le plan économique et politique, est devenu le pays hôte des palestiniens. Les raids israéliens visant des membres du Hezbollah, font des dommages collatéraux dramatiques avec des dizaines de milliers de personnes déplacées. On compte au moins 312 morts du Hezbollah et 56 civils tués selon l’agence France-Presse. Les affrontements se limitent actuellement aux régions frontalières mais on peut craindre une escalade et une guerre dans tout le pays.

A la frontière libanaise, les soldats de l'ONU font "tout pour que ça ne dégénère pas" entre Israël et le Hezbollah.

Depuis la reprise des affrontements à la frontière libano-israélienne il y a bientôt quatre mois, la force de maintien de la paix des Nations unies agit dans un contexte tendu. Exceptionnellement, les militaires ont accepté d'ouvrir leurs portes à franceinfo.

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Après la frappe du 2 janvier attribuée à Israël et qui a tué Saleh Al-Arouri le n°2 du bureau politique du Hamas, le 8 janvier le haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien Wissam Hassan Tawil a été exécuté à son tour dans le sud du Liban. 

L’inquiétude est grandissante dans tout le pays et beaucoup de libanais craignent d’être entraînés dans un conflit régional malgré eux.

Le Hezbollah pro-iranien et Israël, qui se font face sur la « ligne bleue » frontalière, se sont gardés, depuis le 7 octobre, d’appeler à une guerre totale, tout en se provoquant mutuellement. Mais le moindre accident pourrait provoquer le pire, estiment, dans une tribune au « Monde », Vanessa F. Newby et Chiara Ruffa, chercheuses spécialistes du Proche-Orient...

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Le 3 novembre plus de 10 000 sympathisants du Hezbollah tenaient particulièrement à suivre le discours de leur chef Hassan Nasrallah à la télévision. Ce dernier tenant à dire qu’il n’écartait pas une guerre totale avec l’Etat hébreux était soutenu par ses militants qui criaient : "Mort à l’Amérique, mort à Israël", "A ton service Al-Aqsa, à ton service Gaza." Les affrontements s’intensifient, l’environnement se dégrade alors l’escalade peut elle être évitée ?

Le Liban est un pays dont les dirigeants ont abdiqué et qui n'a plus de président depuis plus de 10 mois. Quant à sa population 80% sont dans la pauvreté avec une inflation qui est à plus de 200%. Lorsque plus personne ne peut gérer les ordures, on oblige tout un peuple à vivre dans ses détritus! Pendant ce temps les tensions politiques entre réfugiés palestiniens s'intensifient, les règlements de compte entre quartiers s'enchaînent et chaque camp pleure ses morts. "Face au déni de réalité" le pays du cèdre est en survie!

• Le Gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé se retire après 30 ans d'exercice mais sa retraite risque de ne pas être très paisible. L'homme est en effet visé par deux mandats internationaux pour blanchiment d'argent et détournement de fonds, et il est par ailleurs sous le coup de sanctions de la part des Etats Unis. Le notable qui était adulé hier est lâché aujourd'hui par tous ses soutiens politiques.

• Dans un camp où vivent 54 000 réfugiés palestiniens, des affrontements entre bandes rivales ont fait onze morts et quarante blessés. Différents politiques, règlements de comptes entre quartiers et vengeance de groupes islamistes sont le lot journalier d'une population en désarroi qui craint encore de nouvelles violences.

Le Gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé a des ennuis et ce n’est pas peu dire. La justice française a émis un mandat d’arrêt international à son encontre pour blanchiment d’argent et enrichissement illicite. Se rajoute à « ces indélicatesses » un détournement massif de fonds publics libanais. L’homme qui est considéré comme un des principaux responsables de la crise, s’est vu interdit de quitter le pays par la justice Libanaise alors que la justice allemande lui a aussi décerné un mandat d’arrêt pour corruption et blanchiment d’argent. Il semble bien malheureusement que les responsables politiques libanais n’aient pas l’intention de livrer leur protégé.

Le Liban qui est frappé par une très grande pauvreté peut rejoindre Gilbert Cesbron qui écrivait : "Il y a des hommes si pauvres qu’il ne leur reste guère, bien à eux, que leur nom". La monnaie libanaise dégringole, il faut 1 billet de 100.000 livres pour faire un dollar sur le marché noir alors que la même coupure valait 66 dollars avant la crise qui a débuté en 2019. L’accès à l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation devient impossible pour une grande partie de la population. Les soldes des militaires sont financées par le Qatar et la majorité des libanais vit uniquement par les petites combines et la grande débrouille. Selon le Fonds Monétaire International le Liban vit un "moment très dangereux" car sa monnaie a perdu 98% de sa valeur.

Alors que les journaux helvètes annoncent que les fonds détournés de la Banque centrale du Liban ont été transférés en Suisse, les libanais constatent qu’ils n’ont plus de gouvernement depuis 9 mois et de président depuis quatre. La population abandonnée assiste au naufrage d’un pays qui s’enfonce de plus en plus dans une crise politique économique, sociale et financière. Sur la route qui mène à la Syrie le trafic et la contrebande explosent pendant que des milliers de syriens fuient leur pays pour atteindre l’Europe sans vouloir s’arrêter sous les cèdres du Liban.

Après 13 mois de suspension, l’enquête sur l’explosion de Beyrouth a repris de façon étonnante.  Le juge Tarek Bitar a en effet inculpé le procureur général de la cour de cassation et trois autres magistrats pour « homicide, incendie criminel et sabotage ». En 2019 le chef du parquet avait supervisé une enquête des services de sécurité sur des fissures dans l’entrepôt où était gardé le nitrate d’ammonium sans mesures de sécurité.

Au total 13 personnes sont inculpées dont l’ancien Premier ministre Hassan Diab.

Le Liban accumule les épreuves et les drames car à la crise alimentaire s’ajoute une épidémie de choléra. On compte aujourd’hui plus de 570 cas d’infection et 20 morts. Un système de santé défaillant, un Etat en faillite et un réseau d’eau dévasté font craindre une épidémie de grande ampleur dans un pays laissé à l’abandon.

Un accord historique délimitant la frontière maritime entre les deux pays en état de guerre a été signé le 27 octobre. Le premier ministre israélien a déclaré que cet engagement constitue « une reconnaissance » de l’Etat hébreux par Beyrouth. De son côté, le Hezbollah revendique « une très grande victoire pour le Liban : pour l’Etat, le peuple et la résistance ». Il faut dire que le nouveau contrat, assure la répartition des gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale qui sont très rentables.

Le 22 septembre, entre cent vingt et cent soixante dix migrants, des libanais, des syriens et des palestiniens, meurent noyées alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée dans un bateau de fortune surchargé. Ils espéraient fuir le Liban qui est en train de s’écrouler économiquement pour rejoindre l’Italie. 

8 jours plus tôt une jeune femme de 28 ans, architecte d’intérieur brandit un révolver et braque sa propre banque pour retirer son argent afin de sauver sa sœur qui est en train de mourir à l’hôpital. L’héroïne qui est en cavale est devenue très populaire et est imitée. Cinq hold-up similaires ont déjà eu lieu…

Deux ans après la double explosion au port de Beyrouth, l’enquête ne suit pas son cours et les manœuvres politiques sont toujours en cours pour bloquer l’instruction. Aucune réponse n’est donnée aux familles des victimes quand aux responsables de l’explosion qui a fait 200 morts et 6000 blessés. Personne ne sait rien ! Alors ? Alors les silos continuent à s’effondrer. Le 31 juillet, le 4 août et le 23 août la totalité des silos à grains de la partie nord a fini par s’effondrer soit 8 tours de la structure déjà endommagée par le souffle dévastateur de 2020.

Le Liban marque jeudi le deuxième anniversaire de la gigantesque explosion au port de Beyrouth qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale, avec des manifestations de proches de victimes déterminés à poursuivre leur combat pour la vérité et la justice.

La déflagration le 4 août 2020 dans un entrepôt abritant des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution — l’une des plus importantes explosions non nucléaires jamais enregistrées — a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés...

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La convocation et la détention d’un archevêque maronite libanais par un tribunal militaire libanais à son retour d’un déplacement en Israël, a suscité mercredi l’indignation parmi la classe politique chrétienne.

En sa qualité d’archevêque maronite de Haïfa et Jérusalem Moussa el-Hajj est autorisé à visiter Israël et les Territoires palestiniens, mais à l’issue de son dernier déplacement il a été détenu pendant huit heures, lundi à son retour. Puis il a été convoqué par un tribunal militaire pour un interrogatoire mercredi, ont rapporté les médias locaux...

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Le mouvement armé chiite Hezbollah et ses alliés ont perdu la majorité parlementaire aux  élections législative du 15 mai  alors que l’opposition a fait une percée remarquée. On peut retenir aussi que le parti de la droite chrétienne qui a fait toute une campagne axée contre le Hezbollah pro-iranien s’impose comme le premier parti chrétien du pays. Le scrutin a été marqué par des irrégularités, des échauffourées et des cas d’intimidation d’électeurs selon l’Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE) et seule 40% de la population s’est rendue aux urnes… Le pays se trouve dans une très grave crise économique, la monnaie a perdu 90% de sa valeur depuis 2019 et 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté selon l’ONU. Une mesure pour redresser le pays est devenue extrêmement urgente !